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Lio Locklear

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Lio LocklearAll eyes on the truth
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Sujet: quiet and falling,, kafka   Ven 21 Mai - 11:44

quiet and fallingLa mélodie indolente des machines le berce. Originellement prostré au-dessus de l’une d’entre elles, les yeux rongés par la lueur brûlante de l’écran, il avait fini par abandonner pour s’étaler paresseusement sur son siège, une jambe pendouillant à proximité du tien. Ses membres en désordre rappellent les peintures victoriennes — le nez niché au creux d’un bras pâlot, la tête jetée en arrière et la gorge en évidence, chaque déglutition visible. L’autre jambe est confortablement posée sur l’accoudoir, la sourde brûlure des muscles bandés comme rappel de ne pas encore s’assoupir ; la main libre, quant à elle, attrape régulièrement des pop-corns enduits de caramel, et les porte à ses lèvres collantes.

— A quel stade on devient un cryptide ? L’esprit divague, alangui de somnolence — mais la question est sincère, curieuse, candide. Aux yeux de l’enfant-soleil tu es le savoir, l’équivalent tangible d’une bibliothèque allégorique. Sérieusement. Si un demi-dieu sans famille, pas vraiment retrouvé ni revendiqué, vit en marge de la société, est-ce qu’il pourrait être considéré comme un cryptide ?

Le regard se tourne vers un ciel serti d’étoiles, et les prémices d’un rire caressent le fond de sa gorge — l’éclat se mue en toux fragile, l’inhalateur extirpé de la poche pour en calmer l’incendie. De sa maladresse naît un nouveau rire, assez fainéant pour ne pas malmener ses poumons, et il s’étire flâneusement, laissant quelques bulles éclater dans ses articulations endolories.
La lune est suspendue si haut dans le ciel que plus personne n’est présent — il croirait voir poindre les premiers rayons de soleil, mais constate l’instant suivant qu’il s’agit des lueurs d’une console bruyante.

— 10 drachmes que je te latte sur Mario Kart ! Engourdissement supplanté par l’enthousiasme, les jambes dépliées et le regard vif de quelqu’un qui aurait dû s’endormir bien des heures auparavant ; les lunes pressées à ses commissures se soulèvent dans son sourire et le sentiment, distant mais distinct, de t’arracher à tes pensées électrise les bouts charnus de ses doigts.




Kafka B. Sutherland

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Sujet: Re: quiet and falling,, kafka   Sam 22 Mai - 22:37

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nuit de printemps 2021

Son index joue aux acrobates aériens. La seule mèche de ses cheveux qui n'est pas enfermée dans une queue de cheval s'enroule autour de ses phalanges. Contrairement à Lio qui s'étale sur son siège, Kafka a remonté ses genoux contre son torse dans ce qui paraît être une volonté de prendre le moins de place. Malgré son rôle de chef, le corbeau semble constamment vouloir s'éclipser, disparaître, se laisser grignoter par l'invisible pour ne faire plus qu'un avec. Kafka et la volonté de l'oubli ; s'oublier, être oublié. Kafka et l'envie de ne plus être aux yeux des autres.
Mais ce soir, Kafka est, aux yeux de quelqu'un d'autre. Son prénom traverse les pensées d'une autre personne, son regard croise, parfois, farouchement, un autre océan. Imitant l'autre, il repose l'arrière de sa tête contre le haut du dossier de son siège, dévoilant sa gorge. Ses paupières voilent sa vision. Elles sont plus lourdes quand la lune est si haute dans le ciel habituellement, mais ce soir, le sommeil ne les écrasent pas. Le corbeau a accepté de quitter la solitude qui caractérise normalement ses heures nocturnes et la stimulation exhultée par les conversations nocturnes balaient la somnolance qui entraînerait Kafka à cette heure s'il avait été seul. Lio Locklear a quelque chose de confortable, tout aussi confortable que le pull trop large, sans forme, aux manches trouées dont Kafka refuse de se débarrasser et qu'il revêt les week-end malgré les remarques de ses camarades.

La question manque de faire sourire Kafka, mais c'est un seul coin de ses lèvres qui se relèvent, fait ressortir sa pommette. Qui d'autre que Lio pourrait poser cette question ? Et qui d'autre que Kafka y réfléchirait si sérieusement ? Le silence qu'offre le Corvus à son accolyte n'est pas un silence indifférent. Les définitions s'enchaînent dans son esprit, forment une base pour sa réflexion avant que ses pensées soient bousculées un instant par les sons de l'asthmatique, symphonie d'un trouble respiratoire. Ses paupières dévoilent à nouveau le monde ; les lumières ternes du Game Center, de celles qui permettent de passer la nuit dans la pièce sans s'abimer les rétines ; une console qui n'a pas été éteinte par les occupants précédents ; le voile nocturne par la fenêtre ; Lio qui s'éveille lui aussi, visiblement énergisé par sa toux précédente. Kafka n'a pas eu le temps de répondre à la première question que l'énergique corbeau lui en offre une autre. Kafka se redresse alors, opine avec une lenteur qui pourrait être prise pour de l'hésitation si la lune n'était pas si haut dans le ciel. L'interrogation mise de côté pour un temps, Kafka tente de sortir de son cocon. Engourdies par l'immobilisme, ses jambes se déplient tel un automate qu'on a pas huilé. Maladroit, un pied trébuche sur le pan d'un tapis tandis que l'autre tente de regagner la balance perdue pendant un instant. Comme s'il se souvient enfin que Lio attend une réponse, Kafka fait bourdonner sa gorge dans un « mmh » approbateur, enraillé par le sommeil. Il attrape les manettes, et d'une pression de son doigt, l'écran s'allume sur l'accueil de la console. Cette fois, l'oiseau solitaire ne se perche pas sur son siège, il atterrit aux pieds du perchoir de Lio, s'adosse au bas du siège et s'installe sur le sol.

La question est poussée au devant de la scène par sa curiosité maladise. Une réponse est nécessaire. Il dénoue les mots qui s'entassent dans son cerveau, l'oracle tant attendu se présente alors, demande à ce qu'on lui donne une voix ; Kafka lui prête la sienne.
— Je crois que, pour être un cryptide, il lui faudrait dans un premier temps avoir échoué à dissimuler ses pouvoirs devant des humains et avoir conquérit la curiosité des chasseurs de savoir. Ensuite, il faut qu'il se cache. Tous les cryptides se cachent de l'humain, c'est ce qui en font des cryptides, non ? Cette incertitude, cette incapacité à prouver qu'ils existent. (il marque une pause, plongé dans ses propres pensées) —Oui, ça doit être ça. Pour être un cryptide, il faut avoir quelque chose que les humains ont pas, et plus t'as envie de te cacher pour pas qu'on te retrouve, plus t'es cryptique. On pourrait être les cryptides les plus recherchés d'Amérique si on y mettait un peu du nôtre, en soit. Tout en se disant (et Kafka parle d'une voix si petite qu'on pourrait douter qu'il dise quoi que ce soit), ses doigts habitués organisent machinalement les préludes de la bataille qui a été annoncée.

C y a l a n a




Lio Locklear

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Sujet: Re: quiet and falling,, kafka   Ven 18 Juin - 16:54

quiet and fallingDans l’abri de la nuit, Lio se sent moins nerveux — il n’y a qu’une personne à qui plaire, à laquelle il se doit de faire plaisir, et la pression qui sur ses épaules devenait insoutenable s’estompe, laisse place à la quiétude familière d’un soir dépourvu de lune. Il étire des muscles engourdis, la question en suspens dans un air suffisamment léger pour ne pas l’étouffer ; l’inhalateur git donc, comme oublié, car il n’a jamais eu de difficultés à respirer avec Kafka.

Proximité aujourd’hui facile, hier plus hasardeuse — la chaleur d’un corps qu’il n’effleure même pas, se contente de reconnaître aux courbes que ses yeux suivent parfois goulûment, pas par lascivité mais par le désir candide d’y sentir la vie battre. Finalement, c’est dans la réflexion visible que Lio se prélasse, fasciné par ces rouages qui dans son propre esprit accumulent une poussière naïve, sanctifiée de confiance mal avisée.

— Mh. Murmure saccadé, préludes d’une réflexion qu’il aurait avorté en compagnie différente. J’aimerais bien être un cryptide, je crois. Mais d’un autre côté, être poursuivi en permanence… Peut-être pas. Ses doigts tremblent sur la manette, Link et sa moto immédiatement choisis ; il laisse à Kafka le soin de décider de la course, sent le ricochet du sang dans ses veines — la nuit lui a toujours donné l’illusion épuisée de percevoir son corps sous un autre angle. Inconsciemment, sa respiration s’aligne avec celle de son complice.

— T’as déjà eu peur des humains ? La question est brutale ; mais il n’est plus de subtilité pour faire vibrer ses cordes vocales, le filtre muselant les pensées noires assiégé par l’euphorie nocturne. Moi oui, même quand je pensais faire partie d’eux. La jambe tressaute, comme un réflexe musculaire pour l’empêcher de parler — aveugle, il continue. J’ai lu, quelque part, enfin je crois, je sais plus trop, peut-être que je l’ai vu dans une série— que les humains craignaient ce qu’ils n’arrivaient pas à comprendre. C’est vrai, tu penses ?

La course démarre, les enjeux assez hauts pour ses priorités adolescentes ; il rate le départ, la gachette trop facile, et laisse échapper un petit souffle frustré, le huff discret de quelqu’un qui n’avait que soi-même à blâmer. Il se tait, un instant, puis deux, et d’autres encore, avant d’entendre son propre cri ricocher contre les murs.
— Ah, je sais ! C’était dans X-Men. Le premier. De la première trilogie.
Désinvolte, il rit.







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