HRP:

L'armure ne lui sied guère.
Elle chasse l'allure, par un revers de cape rouge.
Comme si une once de grèce, pouvait la sublimer.

Que d'irone quand, sur son passage, elle croise
Sohel. Une veine. Sur son front, apparaît.

Un regard dépité porté sur le chemin de poussière, doux chemin menant jusqu'au circuit de course.

- Je n'aurai jamais dû te challenger.

Que diable lui avait-il pris de lui assurer la victoire dans n'importe quel domaine.
Quand bien même roi des abrutis, il n'en est pas moins ... athlétique, le fougueux Sohel.

Une fois parvenus, elle y perçoit dans la fraîcheur matinale, une silhouette déjà attirée par l'appel du sport.
La mine boudeuse, son regard fixe les jambes du pion. Elle-
Elle grimace.

Tourne 45° sur elle-même, plante un regard autoritaire dans celui du fils d'Arès, menton levé :

- Ce sera pour une autre fois. Comme tu peux le voir, il y a déjà Eller sur la piste.

Spoiler:

Il n’y avait plus rien. Rien, sinon le silence tordu par les paroles hurlées dans ses écouteurs. Rien, sinon le calme apaisant et la sensation des muscles brûlants. Rien, sinon que pour une fois il ne se sentait pas rongé par cette rancune tenace, laquelle profitait de ses insomnies pour venir piquer toujours un peu plus son cœur.

Tout à sa concentration, Eller ne remarque pas immédiatement deux silhouettes venues se rajouter sur le terrain hippique, ni même que quelqu’un s’approche de lui de prime abord. C’est lorsque la chevelure blanche rencontre ses agapes céruléennes qu’il s’arrête enfin dans son mouvement ; retire un écouteur et sourit au concerné tout en reprenant un peu son souffle.

« Sohel ! Salut ! » Il glisse sur le côté et offre un signe de main à Moïra. Puis en ressort, d’un pied sur l’autre, le voici qui continue ses exercices, mais sur place. Mieux vaut éviter de laisser le corps refroidir, c’est mauvais pour la suite. « J’faisais des tours d’terrain, j’arrivais plus à dormir. Vous voulez vous joindre à moi, tous les deux ? »

Ce serait peut-être aussi l’occasion de tester d’autres genres d’entrainements, avec des poings, des coups et des passes malicieuses. Mais une idée lui vient alors et il décoche un petit coup de coude entendu à Sohel. « Ah moins que j’interrompe quelque chose, auquel cas je vous laisserais la place. » Le haussement des sourcils en trois temps appui bien ce qu’il veut faire comprendre au duo.

Vraiment, Eller, quelle sale fouine quand il s’y mettait.

... Elle avise de la tête et claque de la langue, un peu trop pas sûre d'elle lorsqu'il la provoque, encore et encore.
Il ne cesse de jouer à ce petit jeu, parce qu'elle veut bien s'amuser. ...

Assurémment qu'elle était la tortue à côté du lièvre.

Mais.

S'il savait seulement, combien tu peux être maligne à ce jeu, en trichant...
Parce qu'après tout, qui dit pouvoir dit triche, ici ils sont des demi-dieux et ne se comporteront pas en homme ou en femme.

Ici, ils sont des êtres supérieurs. N'est-ce pas ? Alors, les concepts de triche avaient-ils lieux ? C'était un problème devant lequel Moïra faisait face depuis déjà bien des années. Devoir les juger comme des mortels et tout se retournait contre elle.
Elle devait se montrer plus... rusée. Et malheureusement usiter de moyens qui peuvent la répugner.

Fière, elle plante son regard dans le sien, plisse les commissures de ses lèvres et répond d'une voix presque angélique :

- Je relève toujours le défi. .. Peut-être peut-on lui proposer de se joindre à nous ?

Au signe de main de Eller, elle y répond sagement et sincèrement. D'un pas, d'un deuxième et troisieme, elle se rapproche discrètement, de par sa stature, et le jeu (toujours le jeu) la pousse donc à réagir :

- Oh hé bien, que dirais-tu de participer à un petit jeu avec nous ?" demande-t-elle d'une voix tout à fait mutine.

Eller ne put retenir le sourire qui lui traversait alors le bas du visage. Oh, triste, ni Moïra ni Sohel n’avaient relevé le sous-entendu de son propos. Quel dommage, le fils d’Aphrodite aurait aimé les taquiner un peu mais… Ce serait pour une prochaine fois, voilà tout ! Ou peut-être même plus tôt que prévu.

Un jeu, hein ? Tout ce qu’il fallait pour stimuler Eller et le faire entrer dans la compétition.

Il n’avait jamais été particulièrement attaché à l’idée même de victoire, mais un peu de rivalité du genre ne faisait jamais de mal à une amitié. Il le savait parfaitement bien. Surtout lorsque le tout est fait avec sympathie et bienveillance.

Il accueille le coup à son épaule avec un rire. « Ça va, ça va, vous avez gagné, j’suis curieux maintenant. Je participe à votre jeu, évidemment. »

Mais il restait encore une part d’inconnu qu’il était important de débroussailler avant de prendre des risques inconsidérés. « Mais du coup, c’est quoi, comme jeu ? Et surtout, quelles sont les règles ? Vaut mieux les définir maintenant et éviter de faire un Uno-style sinon on s’en sortira jamais et on devra retourner à nos devoirs respectifs avant d’avoir commencé ! »

Le Uno, cette malédiction.

Eller n’aurait même pas été étonné de savoir que ce jeu ait pu causer la chute de certains dieux et déesses.

Y penser était tout de même un peu drôle.

- Je n'ai joué qu'une fois à Uno, j'ai failli réellement tuer quelqu'un. Non, là, il est simplement question d'une course de vitesse.

Elle doit assurer.
Elle doit.

Ca l'énèrve quand même dans le fond, de n'avoir aucune prise.
Peut-être bien que tout à l'heure elle a prié Némésis pour faire appel à la chance, peut-être bien qu'elle a sorti son marmiton pour créer une décoction digne des grandes sorcières afin d'appuyer sa demande, en la buvant simplement.

- Aaah...

Quelle affaire.
Long soupir, elle se positionne déjà sur la ligne de départ, sneakers blanches aux pieds.

Elle n'a pas le temps Moïra, elle ferait n'importe quoi pour gagner.
Puis, il est bel et bien question de freiner les ardeurs de pédant arrogant chez cet enfant de Arès.

Peut-être que le surveillant peut éventuellement lui prêter main forte ? Son regard se plante dans celui d'Eller, un instant. Elle cherche un signe d'intelligence, une connexion.

Que veux-tu donc, il n'est pas Corvusdetoi.

Puisque tout le monde était tombé d’accord que le Uno était un jeu des Enfers – plus infernal encore qu’Hadès lui-même, sans doute -, ils ne se plongeraient pas dans ce genre de jeu.

C’était donc plus physique puisqu’une course, toute bête. Eller étant déjà bien échauffé, il se sentait capable de vaincre n’importe qui. Même Sohel. A voir si son ambition lui donnait raison ou non.

Le trio sur la ligne de départ, Eller se dit qu’il faudrait peut-être que quelqu’un donne le départ. « Ok, donc... » Puisqu’il était le plus âgé, il pouvait donc se coller à cette galère-ci. « A vos marques… »

Il inspire, expire, sent l’air chaud brûler ses poumons d’excitation alors que ses muscles vibrent sous la perspective d’un effort compétitif. « Prêts… »

Même si elle était dépourvue de starting-blocks, la lignes de départ se fait presque tension palpable pour le jeune homme qui a du mal à se concentrer pour l’élancement à venir. « Partez ! » Et voici ce fils d’Aphrodite qui s’élance, bande ses muscles et laisses ses semelles dévorer les mètres sous la cavalcade qu’il inflige à ses membres. Il n’est plus question d’une simple remise en forme, à présent.

Il faut gagner, il faut la victoire.
Il faut tout écraser.

Spoiler:

Il allait pleuvoir des poules.
Monsieur Sohel daignait enfin lui prêter un tantinet de raison. Le uno était le jeu du diable, du déchirement des amitiés, et comme on dit ailleurs, c'est le monde du M.D.R.

Prête à partir, elle avise une dernière fois ses sneackers, et jette un coup d'oeil aux chaussures que peuvent bien porter ses concurrents. Son estime pour Eller n'était en rien entâchée, seulement voilà : le challenge ne concernait que Sohel et elle à l'origine. Elle ne se voit pas faire la guerre avec lui. Pourtant, ce dernier semblait être habité par le désir de gagner.

Petit sourire en coin.
Son attention se fait happer par la provocation vaine du fils d'Arès, et un petit rire arrogant résonne dans sa propre gorge. S'il savait seulement, qu'il n'était que le jouet d'une machination egoïste, vouée à seulement l'entraîner. Elle.

- Je suis prête à gagner, répond-elle simplement, sûre d'elle.

Lorsque le départ est donné, elle fonce.
Soit, sa taille la freine par rapport aux deux autres, surtout qu'elle peut voir que les deux hommes ont un sacré répondant.
Non.
Non non non, elle ne peut pas perdre tout de suite.

Essouflée au bout de la quinzième seconde, elle sent ses forces la quitter, déjà.

O Némésis, quelle enfant indigne je fais, à challenger une course avec deux conquérants : Arès et Aphrodite.

Idiote.
Pourtant...

Est-ce donc la chance, cette fraudeuse, qui lui sourit, soudain ?

Bon, il n’aura pas remporté cette manche. Au fond de lui, Eller s’y attendait, aussi n’était-il pas spécifiquement déçu (c’est qu’il courrait depuis un petit moment, lui, alors son corps demandait forcément autre chose que d’être poussé à plein régime de la sorte). En revanche, entre Sohel râler et rater de peu sa victoire le fit sourire.

Il était adorable dans son ire. Ou peut-être était-ce seulement là Eller qui ne prenait jamais les éclats de colère au sérieux, c’était possible également.

Ayant franchi la ligne d’arrivée à son tour, il prend un instant pour abreuver ses poumons d’un air appréciée, appréciable. Puis, ne laissant pas ses muscles refroidir, il fait de petits sauts, sur place, au cas où l’envie prendrait à Moïra de prendre sa revanche. Il n’empêche que… « Tu sais, Sohel, même si tu gagnes la prochaine, ça fait de ce défi une égalité, tu es sûr que c’est ce que tu veux ? »

Son regard bleu coule vers Moïra et il enchaîne. « Et toi ? C’est ce que tu veux ? » Car même s’il avait participé, au fond, Eller se fichait bien de qui gagnait quoi. Le fun de la compétition n’était pas toujours de gagner. En l’occurrence, présentement, il appréciait surtout de voir ses cadets se surpasser.